MOZART ET SCHUBERT SOUS LES DOIGTS DE DENIS PASCAL À GAVEAU
Un public d’aficionados, et ils sont très nombreux, était venu applaudir Denis Pascal à la Salle Gaveau. Au programme cette année, de la musique viennoise avec Mozart et Schubert. Le pianiste avait choisi les dernières pièces du maître du Lied, celles où il ouvre sur des contrées encore inexplorées.
La Sonate en ré majeur K.284 dite « Dürnitz », du nom d’un des riches mécènes qui soutenaient Mozart, débute, comme ses sœurs voisines, par un Allegro lumineux transcendé par la volubilité du trait et le toucher délicat du pianiste. Mais Mozart sort quelque peu du moule traditionnel dans les deux autres mouvements. Le Rondeau en Polonaise – la Polonaise en rondeau est plus courante ! – est un andante joliment ciselé et plein de charme sous les doigts du pianiste, où Mozart prend plaisir à broder délicatement son refrain. Mais la surprise vient de l’envergure du finale, disproportionné par rapport aux mouvements précédents. C’est un thème et douze variations écrit dans l’élan d’une invention permanente où Mozart sonde toutes les potentialités, tant virtuoses qu’expressives, d’une idée mélodique de départ : des « variations sérieuses » aurait dit Mendelssohn, dont Denis Pascal sert tout à la fois la profondeur et l’allure kaléidoscopique.
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