Sortie – SCHUBERT, Sonate D. 958, Drei Klavierstücke D. 946 (volume 3)
« Qu’importe si l’on s’endort en écoutant du Schubert, puisqu’on se réveille au ciel. »
Igor Stravinski
DENIS PASCAL, piano Sonate D. 958, Drei Klavierstücke D. 946 Schubert volume 3
La Sonate n° 21 D. 958, tout comme les trois Klavierstücke D. 946, évoque les sombres tourbillons de l’expérience humaine par la couleur même des propositions tonales — ut mineur, mi bémol mineur — des motifs, et de l’alternance d’épisodes extrêmement contrastés. Cette sonate, première du triptyque, est de loin la plus violente et hallucinée des pièces écrites par Schubert, c’est également la plus audacieuse sur le plan pianistique : vertige dans le tournoiement continuel du ternaire, du rythme et de la mesure, de l’harmonie chromatique, mêlant constamment le mineur et le majeur, vertige dans les répétitions insensées du Rondo final en une tarentelle macabre. Rien de ce qui est courbe n’apporte le repos.
Vertige…
C’est certainement à travers la lumière rouge sombre de cette œuvre que naît la clarté bleutée éblouissante de la Sonate n° 22 1 D. 959, et enfin la douceur apaisée de la Sonate n° 23 D. 960. Les mystères et charmes qui se dégagent des trois mouvements lents sont à mon sens les témoins de ce glissement vers un ailleurs : l’Adagio D. 958, l’Andantino D. 959 puis l’Andante sostenuto D. 960 sont comme autant de refuges successifs qui nous procurent le réconfort et la tentation de s’abandonner à leur chant et leur beauté comme unique réponse à la question de notre fin.
Nouveau vertige.
Denis Pascal
Schubert [VOL.3]
Sonate D. 958, Drei Klavierstücke D. 946
Denis Pascal | piano
Enregistré à l’église protestante luthérienne de Bon-Secours, Paris
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